Etude des Monuments aux Morts de la Loire-Atlantique
Une étude des monuments aux morts de la guerre de 1914-1918 en la Loire-Atlantique
in Visions Contemporaines, Revue d'histoire, n°4, mars 1990
L'étude, environ 120 pages, est signée par Yves Pilven Le Sevellec, du Centre de Recherches en Histoire Contemporaine, sous la direction de Frank Chantepie, rédacteur en chef de Visions Contemporaines. Cette section s'articule ainsi :
- 1 - les projets
- 2 - le commerce
- 3 - le financement
- 4 - le coût
- 5 - le choix de l'emplacement
- 6 - le querelle de la croix
- 7 - la structure et le décor
- 8 - les inscriptions
- 9 - les inaugurations
- 10 - les discours
- 11 - les différents types
- 12 - les monuments aux morts et l'art
L'auteur a donc étudié les archives locales, départementales, a sillonné les routes du département (à l'époque de la guerre, c'était la Loire-Inférieure), lus les comptes-rendus municipaux, dépouillés les journaux de l'époque (tel que le Populaire, le Petit Phare, le Télégramme des Provinces de l'Ouest, l'Echo de la Loire, etc.), les discours des hommes politiques du moment... quel travail !
Le résultat fourmille d'anecdotes locales et de disputes entre différentes parties, donne une analyse indirecte de l'influence de l'Eglise Catholique, évoque les débats financiers et les liens avec les fabriquants qui proposaient des catalogues, ose une analyse du coût par habitants. L'auteur liste également les sujets traités par les différents monuments (soldat, croix, gisant, simple stèle, coq, etc.).
A la fin de l'article, l'auteur pose cette question "le département s'est-il enrichi en oeuvres d'art ?" Et de conclure un peu plus loin : "Ces monuments, élevés par eux, aux leurs, pour eux, sont à eux. Esthètes des années 1920 ou passant d'aujourd'hui, nous ne pouvons comprendre. Nous n'avons pas leur regard".
C'est passionnant, on plonge réellement dans la vie de l'immédiat après-guerre en Loire-Atlantique. Cette étude me semble assez unique en son genre. Vivement que d'autres analyses du même type dans d'autres départements français puissent contribuer à mieux saisir l'esprit du temps dans lequel vécurent les français juste après la Grande Guerre.
Vision Contemporaines est une revue publié par l'Université Inter-Ages de Nantes en 1990. L'étude des monuments aux morts est publiée par 3 volutions de la revue :
- n°3 = Introduction. Première partie : avant la Grande Guerre
- n°4 = Deuxième partie : Les monuments aux morts de 1914-1918
- n°5 = Troisième partie : Les autres monuments (1945-1989)
Le "der des ders" est décédé à 111 ans !
Il était le "der des ders", le dernier ayant combattu dans les tranchées, le dernier à pouvoir témoigner, près de 90 ans après le conflit !
Harry Patch, né le 17 juin 1898, est mort le 25 juillet 2009 : il avait fêté ses 111 ans... Il était le dernier "Tommy", c'est-à-dire un soldat britannique. Mobilisé en octobre 1916, il rejoint une équipe de mitrailleur et débarque en France en juin 1917. Il participe à la 3ème batailles d'Ypres, aussi nommée bataille de Passchendaele. Le 22 septembre 1917, il est gravement blessé par un éclat d’obus et effectue sa convalescence en Angleterre. Il ne retournera plus au front. Après l'armistice, il retourne à la vie civile pour reprendre l'activité de plombier qu'il avait avant d'être engagé sous les drapeaux, devenant alors un farouche militant anti-guerre.
Plusieurs émissions de télévision ont parlé de lui à la fin des années 1990 et au début des années 2000.
You were the last to be able to talk about the trenches, thanks for all what you have done for us Harry!
Mémoires d'un rat
Mémoire d'un rat
suivi des Commentaires de Ferdinand, ancien rat de tranchées
Pierre Chaine
Editions Texto, collection Goût de l'histoire, Paris 2008
Cet ouvrage est une sorte d'OVNI ! Pierre Chaine est né en 1882 et décédé en 1963. Lorsque la guerre élate, il a 32 ans. Il intègre le 158ème régiment d'infanterie et se retrouve au front dans les tranchées. Puis il est promu lieutenant mitrailleur. Dès le début du conflit, il prend des notes.
La première particularité de ces notes tient du fait qu'elles furent d'abord publiées en tant que feuilleton dès 1916 puis en intégrales en 1917 !
La seconde particularité de ces notes est que la guerre est narrée par un rat ! La guerre vue par un rat... qui répond au nom de Ferdinand. Le rat qui pourtant était détesté dans le tranchée par les poilus devient ici sympathique. La guerre au travers de ces yeux parait encore plus stupide.
Les 240 pages sont rapides à lire. Le ton est plutôt ironique et cynique. Pour celui qui sait lire entre les lignes, l'horreur des combats est omniprésente.
Un petit regret : que cet ouvrage ne soit pas accompagné d'une étude historique et littéraire de l'oeuvre. En effet, cela permettrait de mieux comprendre cet étonnant témoignage "indirectement direct" d'un officier dans les tranchées qui a été publié en pleine guerre.
J'ai néanmoins trouvé sur internet, ces deux commentaires.
> mémoires d'un rat - Commentaires de www.histoire-politique.fr - format PDF
> mémoires d'un rat - Commentaire de www.philophi.com - format PDF
Le premier ?
Le défilé du 14 juillet 1919 à Paris n'est pas un défilé comme les autres. Toutes les troupes alliées sont conviées au défilé des troupes Françaises : Anglais, Canadiens, Australiens, Belges, Chinois, Japonais, Américains, etc., passent sous l'Arc de Triomphe.
Tout près de là, trône un monument érigé en mémoire des soldats tombés au front.
C'est probablement l'un des premiers monuments aux morts de la Grande Guerre. Et aussi incroyable que cela puisse paraître, il fut éphémère ! Après les événements, il fut démantelé...
Cartes postales du défilé de la victoire du 14 juillet 1919.
1914-1918 : Premières photographies en couleurs
1914-1918, hommage aux poilus et à la France en guerre, Premières photographies en couleurs
Pierre Miquel
Edition Michel Lafon, 2004
Dans l'imaginaire collectif, la Première Guerre mondiale est une guerre en noir et blanc.
Dans l'immense majorité des livres d'histoire, la Grande Guerre, nous est présentée en noir & blanc... Quelques affiches bien conservées sont en couleur. Les nombreuses publications -dont le célèbre "Illustrations"- utilisaient la couleur pour la couverture ou quelques pages intérieures. Cependant, nous avons été éduqués par des photographies ou cartes postales qui elles étaient en noir et blanc. Et surtout, les rares films d'époque et le début du cinéma sont en noir et blanc. De même, la télévision en couleur est apparue tardivement. Le noir et blanc donne un aspect vieillot, "retro", limite romantique à la guerre de 1914-1918.
En couleur, la Première Guerre mondiale n'est plus la même.
Pourtant, de nombreuses photos en couleur ont été prises pendant la guerre ! Elles étaient quasi-méconnues, jusqu'à cet ouvrage. Elles sont le résultat d'un ingénieux système inventé par les Frères Lumières en 1903 : l'autochrome. Les images deviennent troublantes. On ne "reconnait" pas la Première Guerre. Pourtant, ces images sont les mêmes que les innombrables que nous connaissons en noir et blanc. Nos repères ne sont plus les mêmes et en même temps, l'aspect effroyable du conflit est d'autant plus saisissant. Les pantalons garances des poilus français sont de véritables cibles pour l'ennemie. La terre retournée maintes et maintes fois est marron ! Le bleu horizon et le vert allemand ressortent d'autant mieux. Les visages couleurs chair montrent vraiment que ce sont des hommes qui tiennent les armes. Le drapeau français est vraiment tricolore maintenant.
Après avoir feuilleté ce livre, notre vision de la Première Guerre n'est assurément plus la même.
26 cm x 31 cm
157 pages
ISBN : 2749901375
Verdun, Visions d'histoire
Verdun, Visions d'histoire
Cela dure presque 3 heures. C'est en noir et blanc. C'est muet, avec un accompagnement musical au piano. Il y a 22 images par seconde. Albert Préjean campe le rôle du soldat français et Hans Braüsewetter celui du soldat allemand. Suzanne Bianchetti joue la femme tandis que que Maurice Schutz est le vieux Maréchal Allemand et José Davert le vieux paysan.
C'est un film de 1928. Réalisé par Léon Poirier (1884-1968), son chef d'oeuvre qu'il a dédié à "tous les martyrs de la plus affreuse des passions humaines, la guerre".
Ce film est selon moi remarquable à plus d'un titre :
- la date de sa première diffusion, le 8 novembre 1928, soit dix ans après la Grande Guerre. Connaissant les techniques cinématographiques en France à l'époque ou le contexte politique avec l'Allemagne, c'était plutôt osé.
- les décors, les costumes et les armes sont d'un réalisme assez inouï pour l'époque. Normal, il a tourné sur les lieux mêmes des combats ! Ce sont donc des vrais décors, avec des vrais costumes et avec des vrais armes. Et, c'est encore plus incroyable, une grande majorité des acteurs sont eux mêmes d'anciens combattants qui sont montés au front et ont véçu l'expérience réelle du feu.
- les combats. Autant les cinéastes de l'armée ne les ont quasiment pas filmés pendant le conflit, autant ici ils sont reconstitués, donnant aux images une force assez unique. Mais surtout, les images montrent la souffrance des deux côtés.
- les trois "visions" ou parties du film. "La Force" montre les forces en présence, avant tout du côté Français mais aussi du côté Allemand. "L'horreur" est une description de l'attaque Allemande sur Verdun. "Le destin" présente la riposte des Français.
- le mélange dans la dernière partie du film de scènes tournées et d'archives du Service Cinématographique des Armées, faisant ainsi une sorte de "docufiction" surprenante où l'on ne distingue pas les nouvelles images de celles réellement prises entre 1914 et 1918.
De sucroit, le DVD comprend d'excellents bonus :
- Restaurer Verdun : pendant 13 minutes, l'on découvre différentes étapes de la restauration du film effectué par la Cinémathèque de Toulouse.
- Visions de Verdun : pendant 18 minutes, des interviews de spécialistes mettent en lumière des aspects technique, historique du film.
- La revanche des Français devant Verdun (octobre-décembre 1916) : pendant près de 30 minutes, l'on plonge dans les archives du Serivce Cinématographique des Armées.
Par ailleurs, le DVD est accompagné d'un livret d'une soixantaine de pages. Ce livret présente le film avec de nombreuses photographies du film qui semblent presque aussi vraies que les nombreuses images réellement prises durant le conflit. C'était le dossier de presse préparé en 1928 pour l'occasion.
Selon moi, ce film mérite d'être projeté aux élèves du secondaire pour montrer différents aspects du conflit, par des anecdotes simples à retenir, les expressions d'un patriotisme exacerbé, la dureté des combats. D'ailleurs, j'ai découvert une petite brochure très bien faite sur ce film avec un objectif justement éducatif.
Téléchargez la brochure : teledoc_verdunvisionsdhistoire
Et pour terminer, la chronique du site internet DVDClassik propose une excellente analyse qui permet de mieux comprendre le fim.
Téléchargez la chronique : dvdclassik_verdunvisionshitoire
Le défile de la victoire - 14 juillet 1919
Le numéro 45 de la revue trimestrielle "14-18, le magazine de la Grande Guerre" de mai-juin-juillet 2009 propose en supplément gratuit un DVD intitulé "Le Défilé de la Victoire - 14 juillet 1919".
Ce DVD exceptionnel propose 42 minutes de documents originaux qui ont été restaurés par l'Etablissement de communication et de production audiovisuelle de la défense (Ministère de la Défense de la France), sous la direction de François Borot.
Les images ont été tournées en 1919 par le "cinéma des armées" :
- 31 minutes relatent le défilé qui part de l'avenue de la Grande Armée à Paris, puisse passe par l'Arc de Triomphe, les Champs Elysées, la Concorde, la Madeleine et puis les boulevards jusqu'à la place de la République.
- 10 minutes présentent la visite de Raymont Poincarré et du maréchal Foch à Bruxelles le 21 juillet 1919 dans le cadre des célébrations de victoire en Belgique.
Le visionnage de ces documents qui ont cette année 90 ans est une expérience assez unique.
14-18 Le magazine de la Grande Guerre
Dans un kiosque à journaux, je cherchais un magazine pour passer un agréable près-midi ensoleillé... et c'est par hasard que j'ai découvert celui-ci "14-18, Le magazine de la Grande Guerre".
C'est un trimestriel d'une soixantaine de pages qui comprend de nombreuses photos et d'illustrations ainsi que des cartes et autres documents complémentaires. Les articles sont de réelles analyses des multiples facettes de cette guerre, en s'appuyant fortement sur l'ancrage local du conflit. C'est très bien fait. Le rédactionnel est fluide. Une référence donc pour tous les passionnés de cette période de l'histoire.
Le numéro 45 de mai-juin-juillet 2009 comprend de surcroit un très bon DVD sur le "Défilé de la Victoire" du 14 juillet 1919 à Paris. Ce sont des images du Cinéma des Armées qui ont été restaurées. C'est un très bon complément de l'article rédigé pour le magazine par l'historien Jacques Jourquin.
Un grand bravo donc à l'éditeur :
"14-18, le magazine de la Grande Guerre"
SOTECA - 48/50 boulevard Sénard - 92210 Saint-Cloud
(tél. 01 47 11 20 00 - courrier@1418hommell.com).
Et vivement que l'éditeur puisse disposer d'un site internet... car je n'en ai pas trouvé dans le magazine.
26ème RI
Lieux : le petit village de Manhoué (57590) en Moselle. Contexte : ici se situait la frontière entre la France et l'Allemagne en 1914. Evénement : le 7 âoût 1914, deux soldats français sont tombés... depuis une stèle érigée par le 26ème Régiment d'Infanterie de Nancy précise : "aux deux premiers gars du 26ème régiment d'infanterie tombés en terre lorraine le 7 août 1914".
Un grand merci à Cocopassions pour cette contribution (http://cocopassions.over-blog.com)