L'obéissance
L'obéissance
François Sureau
Edition Gallimard, Paris, 2006
Ecrivain né en 1957, François Sureau aborde le premier conflit mondial sous un angle original. Partant d'un fait réel, ce roman est constitué de nombreux courriers/témoignages successifs des différents acteurs mis en scène pas l'auteur. C'est l'histoire d'un soldat belge condamné par la justice civile de son pays à la peine de mort pour viol. Cependant, en Belgique, il n'y a plus de bourreau... aussi le gouvernement belge demande à la France d'envoyer son bourreau et sa guillotine. Une petite équipe se met en route, avec des soldats français comme escorte... le défi étant que le peine doit être exécutée en territoire occupé par les troupes allemandes. Ainsi, chaque courrier évoque le thème de l'obéissance face à une mission, un acte, une décision... Une ouvrage qui, mine de rien, permet de pousser la reflexion assez loin. En effet, qui est le plus stupide : celui qui donne un ordre sans aucun sans ou celui qui l'applique ?
Il y a également un passage, à la page 28 qui d'un certain côté s'applique relativement bien à toutes les guerres et fait plutôt froid dans le dos: "Nous devrons être sans faiblesse après la victoire, quand les soldats rentreront. Un ou deux criminels par section de quarante hommes, nous aurons quoi, trente mille, soixante mille criminels ? de quoi faire défiler un corps d'armées sous l'Arc de triomphe. Ceux qui seront partis criminels et que la mort n'aura pas pris, et ceux qui auront pris là-bas l'habitude de tuer."